Des années d’aménagements et de travaux à venir dans le quartier de la gare et ses alentours
Grace aux informations fournies par Pierre Debano.
Nancy Grand Cœur, le nouveau quartier lancé en 2007, est un ensemble de cubes de béton qui défigurent un centre-ville déjà trop minéral. Nancy, connue dans le monde entier pour son patrimoine architectural dans l'incomparable style Art Nouveau, qui héberge une école d'architecture et une école des Beaux Arts, n'a pas su faire mieux qu'imiter l'architecture soviétique en vogue dans les Pays de l'ancien Pacte de Varsovie et parachever ainsi l’œuvre « Nancy Manhattan » de destruction du centre de Nancy engagée dès les années 60 et poursuivie dans les années 70 par le maire de l'époque, M. Marcel MARTIN, ce qui lui avait valu de perdre sa place. Mais son projet a finalement été réalisé par M. André ROSSINOT, son conseiller municipal qui l’avait combattu en ralliant la liste de M. Claude COULAIS.
Une telle une fatalité architecturale a été obtenue grâce à un cabinet de renom (Agence Duthilleul), qui a pondu un plan masse délirant, non seulement en ce qui concerne le bétonnage, mais aussi pour les transports publics totalement oubliés. Ce n’est malheureusement pas le seul cas à Nancy d’aménagements très critiquables, sans parler d’ailleurs, quand on voit ce qui a été fait, là encore avec des architectes de renom, entre Meurthe et Canal et au Haut du Lièvre.
La mandature de M. Mathieu KLEIN a lancé « un ambitieux programme de réaménagement urbain ». Un nouvel espoir ? Hélas la déception est encore au rendez-vous, quand on lit que :
De toute façon, « il faut optimiser ce pôle multimodal, où la gare routière prend beaucoup de place », souligne Julien Beneyt, l’un des architectes concernés. « Il n’y a peut-être pas besoin d’avoir ici autant de quais pour les bus. ».
Effectivement, depuis Paris, en plus si on a été influencé par le lumineux projet de déplacer en banlieue la Gare de l'Est pour laisser place à un espace vert, on peut penser cela, et remplacer les quais bus (appeler cela gare routière, c’est osé) par des bacs à sable.
On pourrait avoir aussi une vision plus nancéienne des choses et profiter de cette opération pour aménager un véritable pôle transport avec une véritable gare routière qui fait défaut à Nancy depuis des lustres, alors que le transport par car, s’il était bien organisé (pas façon cars Macron) devrait se développer du fait de ses qualités écologiques et de son attrait pour les jeunes.
Or, aujourd’hui, Nancy pour des usagers type FlixBus, c’est très mal organisé, avec des arrêts de cars dispersés (Champ le Bœuf, CHU, Sainte-Catherine...) et sans aucun confort. Nancy, jusque dans les années 80, c’était deux petites gare routières à la Cathédrale (Rapides de Lorraine) et place Driant (Courriers de Meurthe et Moselle), dont le confort pourtant spartiate ferait rêver les utilisateurs FlixBus d’aujourd’hui.
La CCI et la Ville de Nancy ont totalement manqué l’occasion de bâtir une vraie gare routière digne de Nancy. Et Nancy Grand-Cœur a été totalement destructeur pour le transport public avec la non prise en compte d’une ligne bus en site propre en son cœur, de la possibilité d’un tram-train le long des emprises ferroviaires et un immeuble qui bloque tout ajout de voies supplémentaires dans la gare de Nancy.
Alors, avant de poser la (mauvaise) solution, il faudrait peut-être réfléchir à ce qui est nécessaire pour l’avenir de Nancy, et voir grand - surtout quand on se fait élire dans une liste qui porte le nom ambitieux Nancy En Grand. Pourquoi pas en intégrant dans la réflexion la couverture de la gare entre le pont Poincaré (anciennement pont Stanislas) et le pont Saint-Jean, à la manière de la gare routière de Coire (voir images ci-dessous) et en pensant aussi à un futur tram-train sur la ligne de Pont St Vincent.
Certes, il va y avoir une concertation, mais si c’est dans la continuité de toutes celles qui ont déjà été faites, avec verbiage et dessins naïfs de ce qui a déjà été décidé, cela ne laisse rien augurer de bon.
Article publié le 9 juillet 2022